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Un projet divin à s’approprier collectivement

Découvrez comment la Bible nous permet, elle aussi, de réfléchir à la façon dont, en tant que créatures en image de Dieu, nous pouvons nous approprier collectivement les projets de notre Créateur pour nous.

Image montrant un livre ouvert, éclairé par une lumière.

Le début du livre de la Genèse révèle en Dieu le Créateur du ciel et de la terre et met en relief la création des humains, homme et femme, en image de Dieu. Il les bénit et leur dit d’être féconds, de multiplier, de remplir la terre et de la soumettre. Il place l’homme dans un jardin pour le cultiver et pour le garder. 

Répondre à l’appel 

Ce projet de Dieu pour l’humanité nécessite que l’homme et la femme se l’approprient. Les oiseaux et les poissons reçoivent aussi la bénédiction de la fécondité, de multiplier et de remplir leurs lieux de vie respectifs mais pour eux, c’est l’instinct qui les conduira. Dieu ne noue pas une relation d’alliance avec les animaux, il ne leur parle pas au sens propre du terme et n’attend pas d’eux qu’ils agissent de façon responsable. 

Les humains, quant à eux, sont placés face à la révélation de Dieu. Il leur faut l’intégrer, l’intérioriser, la méditer, l’assimiler, y répondre dans leur vie quotidienne. Si elle leur reste extérieure, elle ne portera pas le fruit que le Seigneur en attend. C’est vrai au plus haut point dans leur relation avec Lui : la foi consiste essentiellement à s’approprier ce que Dieu nous offre – le Christ l’a exprimé dans les termes les plus forts qui soient en se présentant comme le pain de vie. 

Cette nécessité d’« appropriation » se constate également dans l’exercice de la responsabilité de façon très générale : un être humain peut obéir à un ordre de façon mécanique, il peut suivre des consignes ou le mouvement impulsé par les autres sans trop y réfléchir, il peut se soumettre sous l’effet de la crainte ou de la contrainte, mais dans tous ces cas, le principe de son action lui reste extérieur. Elle risque de ne guère être durable. 

Vivre et construire ensemble  

Le projet de Dieu pour l’humanité a pour seconde caractéristique d’être collectif : aucun être humain ne peut à lui tout seul multiplier, remplir la terre et la soumettre. Il faudra la contribution de chacun et même une certaine articulation entre l’apport des uns et des autres. C’est le germe d’un projet de société que présente le début de la Genèse. L’humanité est comme un organisme, un corps, une famille, dont les membres sont solidaires et non pas un simple agrégat d’individus. En langage biblique, nous sommes la « chair » les uns des autres. 

Plusieurs mains tenant une corde

Il en découle que nous sommes dépendants des autres. Les fonctionnements et dysfonctionnements collectifs ne peuvent pas ne pas nous atteindre en bien ou en mal. Certes, les humains dépendent d’abord et avant tout de Dieu et il est capable d’intervenir là où nous nous sommes montrés défaillants. Mais nous sommes faits pour interagir et vivre ensemble. Que ce soit au niveau de l’humanité ou à celui de l’Église, il n’est pas bon que l’homme soit seul. Et pas non plus qu’il agisse seul ou construise seul. C’est donc aussi ensemble qu’il nous faut nous approprier notre responsabilité collective. 

Une œuvre durable ? 

Dans le monde tel qu’il est, marqué par le péché et ses conséquences complexes et enchevêtrées, tout est devenu très compliqué. La pauvreté tend à détruire ce que Dieu a créé : elle isole, elle fragilise voire détruit le lien social ; elle produit la tentation de la résignation face à une réalité que l’on semble pouvoir uniquement subir. C’est pourquoi la lutte contre la pauvreté ne consiste pas uniquement à fournir des biens manquants (la nourriture, l’eau, le vêtement, le logement, etc.) mais aussi à recréer du lien et du collectif et à fortifier le faible pour qu’il soit aussi pleinement que possible sujet de ses actes. 

Est-ce que cela peut marcher et être durable ? Si nous sommes sobrement réalistes, nous devons dire avec Tim Chester : « … l’engagement social marque l’Histoire de son empreinte. Il y intervient et la transforme. Son travail peut être anéanti. » 

Dans un monde déchu, nous n’avons pas de garantie de réussite immédiate et / ou systématique. Nous pouvons « seulement » travailler dans le sens du respect des structures de la création de Dieu en sachant qu’elles sont bonnes pour l’humanité et qu’il lui plaît souvent de bénir les efforts même imparfaits que nous accomplissons pour lui obéir. 

En fin de compte, c’est l’œuvre de Dieu qui dure à toujours et le salut qu’il nous offre en Jésus consiste dans le pardon des péchés et l’inscription de sa loi dans le cœur des siens. Par là nous aimons Dieu et notre prochain du fond de notre être, nous nous approprions son commandement et dans la communion de son peuple nous marchons à la suite du Christ. De cette communauté-là, il est écrit que son travail n’est pas vain dans le Seigneur. 

Pour approfondir vos réflexions sur le « faire ensemble » :