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Changement climatique, un problème de pauvreté !

La Bible nous appelle à admirer la création mais également à en prendre soin avec attention et respect. De plus, face aux défis du changement climatique, cette responsabilité prend une autre dimension, car elle touche directement les plus vulnérables. Ce texte se base sur une série de vidéos de Katharine Hayhoe, climatologue, explorant le lien entre foi et responsabilité environnementale.

Image d'un iceberg sous un ciel nuageux.

Un don divin à ne pas négliger 

Depuis notre plus jeune âge, nous apprenons que le plus grand cadeau de Dieu est son Fils. Mais, parmi les autres dons que Dieu nous a faits, la création occupe une place importante. Elle nous procure l'air que nous respirons, l'eau que nous buvons, la nourriture que nous mangeons, les matériaux que nous utilisons pour fabriquer tout ce que nous avons. Cette planète nourrit aussi notre âme par son incroyable beauté. En lisant la Bible, nous constatons à quel point Dieu prend plaisir dans sa création. Des galaxies lointaines aux plus petits brins d’herbe, chaque élément reflète sa gloire. La beauté de la terre n’est pas seulement fonctionnelle ; elle est aussi une source d’émerveillement, une invitation à louer le Créateur. Pourtant, ce don précieux n’est pas seulement à admirer. Il nous est confié avec une responsabilité : celle de le préserver et de le gérer avec soin. 

Un mandat d’intendance 

Dans le livre de la Genèse, Dieu confie à l’humanité une mission bien précise : « Dieu dit : Faisons l'homme à notre image, selon notre ressemblance, afin qu'il domine (radah) sur les poissons de la mer, sur les oiseaux du ciel, sur le bétail, sur toute la terre et sur tous les reptiles qui rampent sur la terre. » (Genèse 1.26) Dans le Psaume 72, « radah » est utilisé pour désigner la gouvernance d’un souverain qui protège les pauvres et les opprimés. Le mot « radah » est clairement associé au fait de prendre soin de ceux qui n'ont pas les ressources et la capacité que nous avons. Ce rôle d’intendant est encore plus explicite dans Genèse 2.15 : « L'Éternel Dieu prit l'homme, et le plaça dans le jardin d'Éden pour le cultiver (abad) et pour le garder (shamar). » Ces termes suggèrent une attitude de service et de protection. L’homme est donc appelé à prendre soin de la création, non à la saccager. 

Une vision erronée 

Un des pièges de notre époque est de considérer la nature comme nous étant étrangère. Une perspective égocentrique fait reposer l’humanité au sommet de la pyramide, traitant le reste de la création comme un bien à sa disposition. Pourtant, nous sommes aussi des êtres vivants faisant partie intégrante du monde créé. Alors, lorsque l’on parle de prendre soin de tous les êtres vivants, ce ne sont pas seulement des plantes et des animaux dont il s’agit, cela inclut également les êtres humains. Mais alors, nous pourrions dire : « Eh bien les humains ne sont qu'un parmi tous les êtres vivants et nous ne sommes pas différents des autres. » Cependant, nous croyons que nous avons un rôle spécial et que celui-ci est de prendre soin, de protéger, garder, conserver tous les êtres vivants y compris nos sœurs et frères. Cela nous conduit à un enjeu majeur de notre époque : l’impact du changement climatique. 

Une menace pour les plus vulnérables 

La raison pour laquelle nous nous soucions du changement climatique est parce qu’il est comme le premier domino d'une rangée. Il donne le coup d'envoi d'une série d'impacts et d'événements interconnectés qui nous affectent tous mais avant tout les plus pauvres et les plus vulnérables. L’armée américaine définit le changement climatique comme un multiplicateur de menaces. En d’autres termes, il aggrave les problèmes existants : pauvreté, insécurité alimentaire, manque d’éducation et d’accès aux soins de base et à l’eau, etc. Pour mieux comprendre, on peut utiliser l’image d’un seau percé. Nous déversons tous nos efforts pour réduire la pauvreté, assurer l’accès à l’éducation et aux soins, mais le changement climatique élargit le trou du seau. Si nous ne réglons pas ce problème, nos efforts seront toujours insuffisants. 

Une question de justice 

Le changement climatique frappe donc de manière disproportionnée les populations les plus vulnérables. Un ouragan ou une inondation dans un pays développé peut certes être dévastateur et engendrer des coûts élevés mais lorsqu’un tel événement survient dans un pays en développement, il entraîne des famines, des migrations forcées et des crises sanitaires. Prenons l’exemple de l’ouragan Matthew en 2016. Lorsqu’il a touché les États-Unis, il a causé la mort de 28 personnes et des milliards de dollars de dégâts. Mais avant cela, il avait frappé Haïti, le pays le plus pauvre d’Amérique Centrale et du Nord, où il y avait détruit 90 % des habitations de certaines régions et aggravé l’épidémie de choléra. Vous pouvez avoir un vase qui n'est pas très rempli, il pourra contenir cette goutte supplémentaire. Mais si vous avez un vase plein à ras bord, c'est à ce moment que le changement climatique peut vraiment être la goutte qui fait déborder le vase. Ainsi, lutter contre le réchauffement climatique, ce n’est pas seulement préserver la nature : c’est protéger ceux qui en souffrent le plus. Ce n'est pas seulement un problème environnemental, c'est un problème de pauvreté, de faim, c'est un problème d'inégalité et d'injustice, c'est pour cela que nous nous en soucions. 

 

Pour aller plus loin

→ Découvrez l’intégralité des propos de Katharine Hayhoe dans la série « Aimons les plus pauvres, protégeons la création ».