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Syrie : un triste anniversaire

Le 15 mars 2021 a marqué le 10ème anniversaire de la guerre civile en Syrie. En une décennie, la Syrie est devenue une des plus graves crises humanitaires de ce début de XXIè siècle. Malheureusement, la situation pour ces millions de familles ne semble pas s’améliorer. Face à cette situation, les chrétiens sur place se mobilisent.

En 10 ans, 5,6 millions de personnes, soit près d’un quart des Syriens, ont quitté leur pays. Un autre quart de la population (6,2 millions) a dû fuir son foyer et se déplacer à l’intérieur du pays. De plus, cette dernière année a plongé 4,5 millions de syriens supplémentaires dans l’insécurité alimentaire. Aujourd’hui, 60% de la population syrienne ne parviennent pas à assurer une alimentation suffisante pour leurs familles et 8 syriens sur 10 vivent en-dessous du seuil de pauvreté.  

Quel espoir au milieu de ces ténèbres ?

La pandémie de COVID-19 ainsi que des sanctions économiques internationales et la grave crise économique au Liban (considéré comme le poumon de la Syrie) ont accentué la situation dramatique du peuple syrien. Un responsable d’église du Nord-Ouest du pays témoignait récemment :

« Avant, il y avait des bombardements partout, mais nous pouvions mettre de la nourriture sur la table. Aujourd’hui, la situation est un peu plus paisible, mais les gens meurent de faim. » 

Les conséquences de la guerre ne se sont pas arrêtées aux frontières de la Syrie. Le Liban a été impacté de plein fouet par cette tragédie. Aujourd’hui, un habitant sur quatre au Liban est un réfugié syrien.  

Des témoignages de solidarité et d’amour pour le prochain montrent que même au milieu des plus épaisses ténèbres, des lumières continuent de briller. Des Églises, à travers la Syrie et le Liban, se sont mobilisées face à la détresse de dizaines de milliers de personnes. Notre partenaire local chrétien basé au Liban, MERATH[1], soutient ces églises qui viennent en aide aux populations locales, déplacées ou réfugiées. 

Faire la différence en toute simplicité

N.[2], au Sud de la Syrie, explique qu’avant la guerre son Église était comme toutes les Églises. Quand des milliers de déplacés sont arrivés, l’Église n’a pas pu rester indifférente.  

« Nous n’avons pas eu l’impression de « prendre la décision d’aider ». Nous ne pouvions pas regarder ce qu’il se passait et ne rien faire. »  

Ils ont commencé avec les moyens dont ils disposaient mais ont remarqué que rendre visite aux personnes en détresse, s’asseoir avec elles et les écouter faisait déjà une énorme différence. N. explique :  

« Nous aidons tout le monde et nous ne demandons jamais aux gens quelles sont leurs convictions politiques ou religieuses. À nos yeux, ce sont d’abord et avant tout des êtres humains. » 

Redonner force et espoir à ceux qui ont tout perdu

Fatima témoigne aussi du bien que lui font ces visites ainsi que le soutien alimentaire et matériel qu’elle reçoit. Elle a dû fuir sa région d’origine avec son mari, ses 5 enfants et sa belle-mère de 80 ans. Cela la rassure de se savoir soutenue par cette église qu’elle ne connaissait pas auparavant. 

« Les visites de l’église me donnent de la force, de la joie et de l’espoir dans ces temps difficiles. Ils nous traitent comme si nous étions de la famille. Ils ne font pas de discrimination entre les familles. Je n’ai pas peur de leur dire ce qui m’inquiète et cela me réconforte de savoir qu’ils sont à nos côtés. Ils m’ont aidée à retrouver la dignité parmi ma communauté. Je crois qu’ils ont aussi eu un impact positif sur mes enfants parce que je remarque maintenant qu’ils essaient d’aider leurs amis à l’école ou dans le quartier. » 

Aimer son prochain réfugié

Au Liban, les chrétiens aussi se sont mobilisés pour apporter de l’espoir aux réfugiés syriens. Cependant, la crise économique actuelle, ainsi que la pandémie de COVID-19, ont eu des répercussions dramatiques sur toute la population au Liban.  

Le pasteur David confie :  

« Le ministère est parfois difficile et épuisant, et nous sommes des êtres humains avec nos faiblesses et nos limites. Ce qui me permet de continuer est de voir les fruits de notre ministère. Parce que nous sommes une église, nous voyons des changements drastiques dans la vie des personnes que nous servons. Des changements dans leur façon de voir le christianisme et les chrétiens. » 

En toutes circonstances, prier !

Il est difficile de savoir quand cette guerre se terminera enfin. Mais, face à ce futur qui, pour l’instant, ne semble pas briller, nous pouvons nous tenir, dans la prière, aux côtés de ces chrétiens qui tendent une main vers les plus vulnérables.  

Les mots du pasteur David pointent vers une direction qui ne nous est pas inconnue :

« Si Dieu n’était pas avec nous, nous serions complètement dévastés. Mais, nous avons un espoir vivant en Dieu et c’est ce qui nous redonne courage. Nous ne voyons pas d’espoir dans la situation sauf en Dieu. » 

Pour en savoir plus sur les urgences en cours et le travail des partenaires du SEL, rendez-vous sur notre site internet

 

Voir les urgences en cours

 

[1] merathlebanon.org. ↩

[2] Responsable d’une église en Syrie. ↩