Prendre soin de la création pour honorer Dieu !
Nasipit, petite communauté de bord de mer aux Philippines, fait régulièrement face aux catastrophes naturelles. Le Centre de Développement de l’Enfant et du Jeune (CDEJ) local a donc mis en place un projet pour protéger le littoral et sa population, faire revenir la faune mais aussi honorer Dieu !
Face aux vents
Fin septembre 2022, les Philippines étaient frappées par un super typhon détruisant des milliers d’habitations sur son passage. Cela n’a, tragiquement, rien de nouveau. Chaque année, tempêtes et cyclones causent de nombreux morts et dégâts matériels sur le territoire philippin.
Pour lutter contre les inondations et la dégradation du littoral, tout en protégeant les environnements fragiles et les populations locales, une solution a été trouvée : planter des arbres en zones côtières afin de constituer des forêts tropicales aussi appelées mangroves.
Grandir ensemble !
Conscient de cela, le CDEJ de Nasipit est devenu le fer de lance d’une initiative visant à promouvoir la plantation d’arbres.
« Il y a quelques années, nous avons réfléchi à la façon d’inculquer à nos jeunes le souci de l’environnement. Nous avons d’abord tenté le nettoyage du littoral mais ses effets n’étaient pas durables. Nous nous sommes donc tournés vers le plantage de la mangrove pour protéger les côtes et la faune marine », explique Grace, directrice du centre.
Une solution mal enracinée
Ces forêts tropicales jouent effectivement un rôle vital dans la protection du littoral philippin souvent soumis aux tempêtes. Elles réduisent, d’une part, les risques d’inondation et limitent, d’autre part, l’érosion des sols. Les mangroves abritent également une faune très riche, comme des petits poissons et des crabes.
Malheureusement, malgré tous ces bénéfices et la facilité à faire pousser ces forêts, le gouvernement constate que le nombre de mangroves diminue à une vitesse alarmante dans le pays. Selon le ministère de l’Environnement et des Ressources naturelles, cela serait dû au manque d’éducation sur le sujet ainsi qu’à l’exploitation des terres pour des raisons économiques.
Une initiative porteuse de fruits
C’est en partie pour cela que Kareen aspire à devenir professeur. Elle souhaite pouvoir inculquer aux enfants de nombreuses choses, dont le respect et le soin de l’environnement. Elle-même s’est petit à petit découvert une passion pour la nature.
« Au départ, j’ai commencé à planter des arbres parce que cela faisait partie des activités du centre, mais aujourd’hui, je comprends l’importance que cela a pour nous et pour la nature », raconte la jeune fille de treize ans.
Élevée dans une famille de pêcheurs, l’adolescente a connu la côte avant la plantation de mangroves.
« La plage était pleine de détritus. Tout était stérile ; il n’y avait ni plantes, ni poissons à l’horizon », se souvient-elle.
Depuis la restauration des mangroves, la vie marine a repris son cours. Grâce à cela, ses parents et tous les pêcheurs de la communauté attrapent de meilleures prises et voient leurs revenus augmenter.
Les pieds sur terre, les yeux vers le ciel
Aujourd’hui, le ministère de l’Environnement et des Ressources naturelles a fait des alentours de Nasipit une zone protégée. Pour Grace, prendre soin de la nature et lui redonner de l’éclat est précieux. Cela va même au-delà de l’aide apportée aux enfants et aux familles.
« Prendre soin de la création est un acte d’adoration », confie la directrice, « lorsque nous en prenons soin, nous honorons notre Dieu, nous honorons celui qui a créé toutes choses, et il s’en réjouit. »