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La pauvreté nuit gravement à la santé !

Santé et pauvreté. Voilà deux notions qui sont deux préoccupations essentielles mais qui, parfois, sont mises en concurrence à travers le monde et surtout dans les pays en développement.

La santé est un élément essentiel au bien-être des populations. Cette préoccupation est illustrée par la mise en place de l’indice de développement humain (IDH) au début des années 90. Cet indicateur, créé par le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD), permet d’évaluer le niveau de développement des pays du monde. Trois éléments sont pris en compte dans son calcul : le PIB (produit intérieur brut) par habitant, le niveau d’éducation et l’espérance de vie à la naissance. Cette dernière témoigne de l’importance croissante accordée aux questions de santé.

Développement ou santé : qui influence qui ?

La question de la relation entre développement économique et progrès en matière de santé a fortement fait débat dans les milieux humanitaires au début des années 2000. Les spécialistes se sont divisés. Pour certains, c’est la santé qui influe prioritairement sur les performances économiques. D’autres soutiennent que ce sont avant tout les progrès économiques qui entraînent les améliorations en matière de santé. La réalité se situe vraisemblablement entre les deux, le lien de causalité étant probablement bidirectionnel !

Santé et développement : une influence mutuelle !

Médecin partenaireSi on s’en tient uniquement au niveau d’un individu, on se rend compte que son état de santé joue sur sa productivité. Ses performances économiques sont directement influencées par sa condition physique. Et on peut même noter des répercussions indirectes. Une meilleure santé et une espérance de vie plus longue encouragent à investir dans l’éducation par exemple : les résultats attendus seront en toute logique plus élevés. Ces considérations ne sont pas les seules mais elles témoignent de l’influence qu’exerce la santé sur le développement.

À l’inverse, le progrès économique peut lui-même être à l’origine d’une amélioration des conditions de santé. Les personnes souffrant de la pauvreté n’ont pas les moyens de se nourrir en quantité et qualité suffisante ou d’acheter les médicaments nécessaires. Une amélioration de leur niveau de vie leur permet alors de mieux se prémunir face aux maladies et de mieux se soigner. Un meilleur accès à l’eau potable et l’amélioration des services d’assainissement ont aussi des effets bénéfiques pour la santé des populations.

La direction est bonne mais la route est longue

Les objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), feuille de route des Nations-Unies pour lutter contre la pauvreté entre 1990 et 2015, se sont accompagnés d’un regain d’intérêt pour le sujet de la santé. En effet, trois de ces objectifs portaient directement sur ce thème (l’objectif 4 : réduire la mortalité infantile, l’objectif 5 : améliorer la santé maternelle, l’objectif 6 : lutter contre le VIH/sida, le paludisme et d’autres maladies) et un quatrième s’y rattachait indirectement (l’objectif 1 : réduire l’extrême pauvreté et la faim).

De nombreux progrès ont donc été réalisés en matière de santé ces trente dernières années. Pour n’en citer qu’un : entre 1990 et 2015, dans le monde, le taux de mortalité infantile a été réduit de plus de moitié, passant de 90 à 43 décès pour 1 000 naissances. Cette évolution est une source de réjouissance ! Pour autant, la route est longue : les possibilités d’amélioration sont encore si nombreuses. En effet, une grande majorité des pays en développement, tout particulièrement en Afrique, reste encore dans une situation de pénurie extrême en matière de services de santé.

Pas de solutions toutes faites

Face à ces nombreux défis, l’augmentation des financements est essentielle mais ne peut constituer la seule réponse. En 2011, le montant total de l’aide internationale destinée au secteur de la santé s’élevait tout de même à environ 28 milliards de dollars. Au-delà du montant, il faut se préoccuper de l’efficacité de cette aide et bien souvent les pays en question doivent engager une réforme de leur système de santé. Il est primordial que l’équité soit au cœur des actions menées. Les populations pauvres sont celles qui souffrent le plus de la détérioration des conditions de santé. Et pourtant, souvent, elles ne sont pas pleinement au bénéfice des politiques ou des projets de développement.

Rendez-vous sur le site du SEL pour en savoir plus sur les Projets Santé.