Le blog
En détails

La foi, l’espérance et l’amour au service des malades

La question de l’accès aux soins et du rôle du chrétien dans sa facilitation n’est pas explicitement traitée dans la Bible. Toutefois, certains passages peuvent nourrir nos réflexions notamment autour du sujet de l’accompagnement du malade.

Dans la célèbre parabole, le Bon Samaritain s’approche du blessé et lui prodigue les premiers soins : il bande ses plaies en y versant de l’huile et du vin. Ensuite, il le place sur sa monture, le conduit à l’hôtellerie et prend soin de lui. Enfin, il paie l’hôtelier pour que celui-ci continue la démarche de soins. Tout cela aide à faire comprendre ce que signifient les mots « prochain » et « amour ». L’amour conduit d’abord à avoir compassion et à ne pas se détourner de la souffrance de celui que Dieu place sur notre chemin. Il offre aussi, quand il le peut, une aide pratique qui change les choses et quelquefois sauve la vie. C’est ce que le Samaritain a fait, seul d’abord et en s’appuyant sur les services de l’hôtelier ensuite.

Notre monde moderne a développé des connaissances et des techniques inconnues aux temps bibliques. Il n’y a qu’à penser à la façon dont le taux de mortalité infantile chute là où se répandent les progrès en matière d’hygiène et de médecine. Mais certaines grandes réalités demeurent.

Être présent, c’est prendre soin

Soulignons d’abord, l’importance qu’il y ait des personnes qui acceptent d’être proches de ceux dont la santé est atteinte. Dans la parabole sur le jugement des nations, Jésus dit aux justes : j’étais malade et vous m’avez visité. Il ne dit pas : vous m’avez soigné ni : vous m’avez guéri. Non pas que ces deux points soient négligeables ! Mais la relation de personne à personne reste le cœur des réalités humaines dont les autres aspects doivent découler.

Ne sous-estimons pas l’importance du côté « humain » de la vocation des soignants ni l’apport de ceux qui soutiennent ceux qui souffrent tout simplement en étant là pour eux. Les disciples du Christ peuvent jouer dans ce domaine un rôle irremplaçable au sein de l’Église, mais aussi dans la société, en manifestant leur foi, leur espérance et leur amour. Dans le passé, certains ont poussé l’héroïsme jusqu’à sacrifier leur vie plutôt que d’abandonner des malades contagieux. On peut encore saluer le travail des établissements médicaux chrétiens ainsi que celui des aumôniers. Le Dr Ndilta, qui dirige un hôpital évangélique au Tchad, explique que chaque année l’État tchadien publie un annuaire statistique sanitaire lequel reconnaît que les structures de santé confessionnelles sont bien fréquentées et appréciées par la communauté parce qu’elles sont plus « humanistes » et travaillent avec « plus de compassion ». Ajoutons à cela que Dieu écoute les prières que ses enfants lui adressent pour et avec les malades et y répond, parfois de façon surnaturelle.

Une compassion en action

L’amour et le sens de la justice nous appellent aussi à mettre en œuvre les moyens dont nous disposons pour offrir des soins efficaces à ceux qui en ont besoin. Cela passe parfois par un engagement personnel : le Bon Samaritain paie de sa poche pour que le blessé continue à être soigné. Le docteur Ndilta explique qu’au Tchad, lorsqu’un médecin choisit de travailler dans un hôpital chrétien, cela doit être une vocation sinon il ne tiendra pas ! Mais en acceptant d’exercer dans des conditions difficiles, il permet à des personnes vivant dans la pauvreté d’accéder à des soins.

Plus largement, il me semble que nous devrions orienter notre vie en tenant compte du principe selon lequel les bénédictions de Dieu sont faites pour être partagées. Il nous faut donc chercher une manière d’organiser la société qui ouvre de plus en plus de possibilités à un nombre de plus en plus important de personnes d’accéder à des soins de qualité, correspondant à l’état de progrès que l’humanité a atteint en matière de médecine.

Le Dieu qui guérit

L’accès aux soins, aussi important soit-il, ne règle cependant pas tout. L’Évangile raconte l’histoire d’une femme malade qui avait beaucoup souffert entre les mains de plusieurs médecins et avait dépensé tout ce qu’elle possédait sans en tirer aucun avantage (cf. Marc 5.26). Les progrès de la médecine n’empêchent pas de telles situations de se produire même pour ceux qui ont les moyens de se procurer les meilleurs soins possibles. La parole que Blaise Pascal mettait dans la bouche de Jésus garde toute sa pertinence :

« Les médecins ne te guériront pas, car tu mourras à la fin mais c’est moi qui guéris et rends le corps immortel. »

Ce que nous attendons vraiment, en matière d’« accès à la santé », c’est la réalisation de la promesse de l’Apocalypse qui parle des feuilles de l’arbre de vie qui servent à la guérison des nations (cf. 22.2). En attendant, le travail dans le domaine de la santé peut être un signe d’une telle espérance mais ne doit pas se substituer à la conviction que fondamentalement c’est Dieu qui est celui qui guérit.

Pour découvrir les actions concrètes réalisées par l'un des partenaires Santé du SEL au Tchad, lisez l'article Les secrets de l'Hôpital Évangélique de Koyom.