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La famine dans la Bible : quand faim et foi se rencontrent !

La famine correspond à la situation douloureuse d'une population confrontée à un manque de nourriture important et durable. Cette réalité est présente à de nombreuses reprises dans la Bible. Voici un passage en revue de ce que l'on peut retenir de la présence de ce thème dans les Écritures.

Il y a un an, en février 2017, l’ONU lançait un cri d’alarme pour prévenir du risque de famine dans trois pays d’Afrique et au Yémen. Depuis, la situation s’est légèrement améliorée dans ces régions, mais la menace n’en reste pas moins présente et inquiétante.

Si le sujet de la famine est bel et bien actuel, il s’agit pourtant d’un phénomène qui est loin d’être nouveau ou isolé. Avec un peu plus de 80 occurrences, on retrouve le terme à de nombreuses reprises dans la Bible. Et l’histoire même du peuple d’Israël est non seulement jalonnée de famines mais commence en quelque sorte avec l’une d’elles : « Il y eut une famine dans le pays et Abram descendit en Egypte pour y séjourner, car la famine pesait lourdement sur le pays » (Genèse 12.10).

La famine est une réalité tellement courante à l’époque que Jésus s’en sert comme illustration dans la parabole dite du fils prodigue : « Alors qu’il avait tout dépensé, une importante famine survint dans ce pays et il commença à se trouver dans le besoin » (Luc 15.14). À travers cet article, nous vous proposons un survol de quelques mentions de famines dans les Écritures et de ce que ces récits nous apprennent sur ce thème, sur Dieu et sur nous-mêmes !

I. Les raisons de la famine :

a) Des explications apparemment simples.

La famine correspondant à un manque de nourriture, elle résulte assez souvent d’une faiblesse de la production agricole. Au temps de la Bible mais encore aujourd’hui, cette production dépend pour beaucoup des conditions climatiques, et en particulier du manque de pluie. C’est ainsi que la famine qui sévit en Israël, lors du règne d’Achab, résulte de trois années de sécheresse (1 Rois 18.1-2).

Mais la famine peut aussi être la conséquence directe d’actes humains. Ainsi, les guerres apportent leurs lots de malheurs et de souffrances et parmi eux la faim. Dans le livre des Rois, il est rapporté le siège de Jérusalem par Nebucadnetsar (2 Rois 25. 1-7). Le roi de Babylone poste ses troupes aux portes de la ville et la population finit par n’avoir plus rien à manger.

b) Le mystère du rôle de Dieu dans ces situations.

Stop et prieAu-delà de ces explications somme toute assez logiques, la famine revêt une autre dimension beaucoup plus mystérieuse. À la lecture de la Bible, on peut légitimement se poser la question du rôle de Dieu dans la survenance de ces désastres. En effet, à plusieurs reprises, il est précisé que l’Eternel en est à l’initiative pour des raisons pédagogiques : « Moi, je vous ai envoyé la famine dans toutes vos villes, le manque de pain dans toutes vos demeures. Malgré cela, vous n’êtes pas revenus à moi, déclare l’Eternel » (Amos 4.6).

Faut-il pour autant en déduire qu’à travers chaque famine qui survint Dieu cherche à punir une population des fautes qu’elle a pu commettre (2 Samuel 21.1) ? Pas nécessairement. Dans le Nouveau Testament (Actes 18.27-30), il est question d’une famine qui doit survenir sur « toute la terre » (comprendre vraisemblablement l’Empire romain). Rien n’indique alors une responsabilité particulière des populations touchées, surtout que de fervents chrétiens semblent concernés.

II. Les conséquences de la famine :

a) L’origine d’atroces souffrances.

La famine est un drame. C’est une mort lente pour ceux qui en sont victimes. Au travers des paroles du prophète Jérémie, la Bible en reconnaît d’ailleurs assez justement l’atrocité : « Les victimes de l’épée sont plus heureuses que celles de la famine : elles, elles se liquéfient, affaiblies par l’absence du produit des champs » (Lamentations 4.9).

Pendant la famine, le prix des denrées alimentaires explose. À Samarie, pendant le siège mené par le roi de Syrie (2 Rois 6.24-31), le peuple en vient à acheter une fortune de la tête d’âne. Non seulement il s’agit d’une partie où il y a peu de viande mais surtout c’est un animal impur. La faim pousse ainsi les populations à ne plus respecter les prescriptions légales. Certaines vont même jusqu’à manger leurs propres enfants. On atteint les pires horreurs du texte biblique.

b) L’émigration comme solution.

Pour s’en sortir et éviter ces situations catastrophiques, nombreux sont ceux qui émigrent dans des pays voisins non affectés. Cette conséquence est profondément actuelle mais elle est déjà bien présente dans les récits bibliques. C’est ainsi qu’Elimélec part s’installer dans le pays de Moab après qu’une famine soit survenue en Juda (Ruth 1.1). La ville de Bethléhem où il habitait signifiait pourtant « la maison du pain » mais force est de constater qu’en ce temps-là le pain manquait.

L’histoire de famine la plus célèbre dans la Bible est peut-être celle qui voit Joseph gérer les affaires du pharaon en Egypte (Genèse 41.53-57). Les populations de tous les pays environnants s’y rendent pour s’approvisionner en ressources. Parmi elles, on retrouve les frères de Joseph. Ce récit souligne alors la façon dont Dieu peut se servir de la famine pour accomplir son plan pour son peuple.

III. Les enseignements de la famine :

a) Une interpellation spirituelle.

Quelles que soient les raisons à l’origine de la famine, le manque de nourriture rappelle la dépendance de tout être humain à l’égard de Dieu. Lui seul peut pourvoir à nos besoins dans sa grâce. À l’image du peuple d’Israël, c’est vers lui qu’il nous faut nous tourner : « Ils souffraient de la faim et de la soif ; leur âme était abattue. Dans leur détresse, ils ont crié à l’Eternel, et il les a délivrés de leurs angoisses » (Psaume 107.5).

Mais la Bible va plus loin encore. Quand bien même nous aurions le pain suffisant, nous ne pourrions être pleinement satisfaits. La faim matérielle n’est pas le but ultime. Elle est l’illustration d’une faim plus profonde qui est en nous et qui est quant à elle spirituelle. C’est de celle-ci surtout que Dieu veut nous rassasier : « L’homme ne vivra pas de pain seulement, mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu » (Matthieu 4.4).

b) Un engagement concret.

Si la faim questionne notre rapport à Dieu, la Bible appréhende néanmoins l’être humain dans sa globalité. On aurait alors tort de restreindre cet enseignement à un enjeu spirituel. Si Jésus enseignait principalement les foules, il va bien multiplier des pains pour remplir leurs estomacs : « Je suis rempli de compassion pour cette foule, car voilà trois jours qu’ils sont près de moi, et ils n’ont rien à manger » (Marc 8.2).

Lorsqu’une grande famine survint dans le Nouveau Testament, les croyants ne restent pas immobiles. « Les disciples décidèrent d’envoyer, chacun selon ses moyens, un secours aux frères et sœurs qui habitaient la Judée » (Actes 11.29). La famine est donc une occasion de « faire le bien » envers des croyants dans le besoin mais aussi plus généralement envers tous ceux qui ont faim et qui sont faits de la même chair que nous (Esaïe 58.7). La Bible nous invite ainsi à ne pas garder nos mains fermées mais à partager notre pain !

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