Un rêve renouvelé
De l’importance de la générosité à la centralité de l’amour du prochain, en passant par l’acceptation de l’échec et le chemin à emprunter pour s’en relever, l’histoire d’Eraldo, ancien enfant parrainé au Brésil, est pleine de leçons de vie, toutes plus belles les unes que les autres.
La tête dans les nuages
Eraldo a toujours été un grand rêveur. Constamment en compagnie des adultes, il essayait de comprendre leurs conversations, ne cessant de les questionner. La tête remplie de plans d’avenir, il s’imaginait déjà accomplir de grandes choses. Son entourage lui répétait qu’il ferait mieux de « redescendre sur terre » et d’être plus réaliste. Mais l’enfant savait qu’il voulait mener une vie pleine de sens en facilitant le quotidien de ses parents, mais surtout en œuvrant à rendre le monde meilleur !
Le cœur sur la main
En effet, bien qu’en situation de pauvreté, le père et la mère d’Eraldo n’ont eu de cesse de mettre la générosité et l’amour au premier plan. Tout petit, il voyait ses parents qui avaient peu, partager autour d’eux, en accordance avec leur foi.
« Si l’on donnait à ma mère deux briques de lait, elle en donnait une aux voisins qui étaient aussi dans le besoin. Je me demandais souvent pourquoi elle continuait à partager alors que nous n’avions presque rien », se rappelle le jeune homme de 29 ans.
Cet amour pour les autres, Eraldo l’a désormais fait sien. Aujourd’hui, il dirige une organisation qui soutient les enfants vivants dans la pauvreté et qui lui fait penser au Centre de Développement de l’Enfant (CDE) qui l’a soutenu lorsqu’il était petit.
Un tout nouveau monde
C’est assez jeune qu’Eraldo commence à fréquenter le CDE. Très vite, un monde nouveau s’ouvre au petit rêveur. Avant cela, ses aspirations lui semblaient bien loin.
« Je savais que je voulais une vie différente de celle que j’avais mais je n’avais aucune idée de comment y arriver », explique l’ancien parrainé, « le centre m’a aidé à me fixer des objectifs, à avancer petit à petit. »
Mais l’une des choses qui l’a le plus marqué durant ces années a été de recevoir du courrier de son parrain. « Je me souviens encore de cette lettre dans laquelle il me disait combien il était heureux de savoir que j’étais bon élève », raconte-t-il en souriant, « Pour moi, c’était incroyable que quelqu’un, dans ce monde, m’encourage dans mon parcours scolaire. » Reconnaissant, l’enfant prend la décision de dédier sa vie à aider les autres.
Un rêve brisé ?
Pour cela, il aspire à devenir docteur pour, une fois adulte, travailler avec Médecins Sans Frontières.
« Je savais que cela ne serait pas facile à réaliser, surtout pour moi, un garçon pauvre. Mais c’était pour moi une manière de faire quelque chose de grand et qui avait du sens », continue Eraldo.
A 17 ans, l’adolescent part en ville avec pour but d’étudier la médecine mais tout ne se passe pas comme prévu. En raison de manque de ressources financières, il intègre une école d’infirmiers tout en travaillant pour passer les concours d’entrée en école de médecine. Mais, durant quatre ans, l’étudiant ne parvient pas à être sélectionné. Dans le même temps, il devient bénévole en tant que professeur au sein de l’association Voar fondée par des missionnaires afin d’aider des enfants vivant dans la pauvreté.
Un regard neuf
Face à l’échec, le jeune adulte prend conscience d’une chose : son rêve de devenir docteur s’est peu à peu estompé.
« J’ai réalisé que ce n’était pas ma profession qui dicterait la manière dont j’aurais un impact positif dans la vie des autres », confie Eraldo, « on peut mener une vie pleine de sens et impactante tout en étant balayeur de rue ou pompiste. Peu importe qui l’on est, nous avons toujours quelque chose à offrir aux autres ! »
Saisissant une opportunité de bénévolat dans un programme international en Colombie, il se rend compte, sur place, que son rêve d’enfance d’aider son prochain s’est en fait déjà réalisé.
Une petite mission, un grand Dieu
De retour au Brésil, il obtient une bourse pour entrer en faculté de droit et est invité à devenir président de l’association Voar.
« Pendant longtemps, je voyais comme un devoir le fait d’aider les gens. C’était une façon de « rembourser » l’investissement de mes parrains. Aujourd’hui, j’ai compris que cela n’a en fait aucun rapport avec moi. Je ne suis le sauveur de personne. Je suis simplement un homme en mission, sachant que mes efforts ne porteront pas tous du fruit mais confiant que la mission de Dieu est plus grande que la mienne », conclut Eraldo plein de foi.
Pour aller plus loin
Pour aider un enfant à l’autre bout du monde à sortir de la pauvreté et à croire en ses rêves, vous pouvez parrainer dès maintenant sur le site du SEL.