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L’espoir au cœur du désespoir : quand l’inimaginable se produit !

Ronnie, 35 ans, s’occupe aujourd’hui d’enfants laissés-pour-compte par des parents en situation précaire. Pourtant, c’est d’abord le métier d’ingénieur en génie civil qu’il a appris et pratiqué en Ouganda. Ce métier, personne, pas même lui, n’aurait imaginé qu’il l’exercerait un jour…

« Quel métier aimerais-tu exercer lorsque tu seras grand ? »,

Une question que la marraine de Ronnie lui a posée dans une de ses premières lettres et qui a orienté les pas du jeune garçon vers des études d’ingénieur.

Quand je serai grand, je serai… 

Depuis le quartier défavorisé où il vit en Ouganda, Ronnie aperçoit tous les jours de jeunes hommes, bien habillés, entrer dans un bâtiment. Fasciné par cette « École d’ingénieurs », comme l’indique la grande pancarte sur le bâtiment, le jeune garçon, sans rien savoir de cette profession, répond sans trop y réfléchir : « Je voudrais être ingénieur ! » Ce qu’il ignorait, c’est que sa marraine, prenant sa réponse au sérieux, allait prier pour que « son rêve » se concrétise et régulièrement l’encourager dans ses courriers. 

Une éducation entravée 

Après des études d’ingénieur en génie civil, Ronnie devient finalement ingénieur. Pourtant, rien ne le prédisposait à cet avenir. Issu d’un milieu très pauvre et aîné d’une fratrie de quatre garçons et deux filles, il se souvient encore qu’ils n’avaient « pas à manger tous les jours » et que « [ses] parents n’avaient pas toujours les moyens de payer l’école ». L’enfant était donc régulièrement expulsé par manque de moyens financiers. « Le directeur passait dans les classes. Il appelait plusieurs d’entre nous par leur nom et nous renvoyait chez nous car nos parents n’avaient pas payé l’école », poursuit Ronnie.  

Il n’imaginait pas… 

Un jour, un enseignant lui annonce qu’il est attendu chez le directeur. Son sang ne fait qu’un tour : rien de bon ne sort de ces convocations qui riment en général avec sanction ou renvoi. Alors, lorsque le chef d’établissement lui affirme qu’il ne sera plus jamais privé d’école et renvoyé chez lui, le garçon croit rêver. On lui explique qu’un Centre de Développement de l’Enfant (CDE) a ouvert dans le quartier et qu’il serait parrainé et recevrait un uniforme scolaire.

« Grâce au parrainage, j’ai pu enfiler une paire de chaussures pour la première fois de ma vie. J’avais neuf ans. Je ne les mettais que quand il faisait beau. Lorsqu’il pleuvait, je continuais de me rendre à l’école pieds nus, de peur de les abîmer », raconte aujourd’hui Ronnie. 

Petit à petit, son quotidien, ainsi que celui de sa famille, change.

« Je pense que le parrainage a apporté de l’espoir au cœur d’une situation désespérée. Nous avons continué à habiter la même maison, je suis resté dans le même village, j’ai poursuivi ma scolarité dans la même école et pourtant, la vie m’a paru si différente ! », explique ensuite l’ancien parrainé. 

Un soutien dans l’épreuve 

Malheureusement, malgré cette aide providentielle, son père, rongé par la honte de ne pas réussir à subvenir aux besoins des siens, quitte la maison. Alors âgé de douze ans, Ronnie devient

« l’homme de la maison ». « Durant ces années cruciales, mon frère a également été parrainé. Le centre a veillé sur nous en nous apportant un soutien social, matériel mais aussi spirituel. Grâce à cette aide, nous avons toujours eu à manger », témoigne-t-il, reconnaissant. 

De l’espoir à partager 

Maintenant marié et père de famille, Ronnie a décidé de laisser sa carrière d’ingénieur de côté pour se consacrer aux autres et plus particulièrement aux enfants dans le besoin. C’est à travers son activité professionnelle, mais également en parrainant à son tour deux enfants, qu’il le fait.  

Lorsqu’il écrit à ses filleuls, il repense avec émotion à l’importance qu’il accordait aux lettres de sa marraine.

« Je ne pense pas que ma marraine imaginait l’impact de son soutien, ni à quel point elle était une source d’inspiration pour moi ou la façon dont je m’accrochais fermement à ce qu’elle m’écrivait dans chacune de ses lettres », révèle le parrainé devenu parrain.  

Aujourd’hui, connaissant le poids et l’influence que des mots peuvent avoir sur des enfants n’ayant comme horizon que les déchets d’un bidonville ou la terre asséchée par le soleil, Ronnie et sa famille s’évertuent à charger leurs lettres de joie, d’amour et d’espoir. 

Pour aller plus loin

Vous pouvez aussi aider un enfant à sortir de la pauvreté, comme cela a été le cas de Ronnie, en parrainant dès maintenant sur le site du SEL.

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