Aide aux déplacés de guerre : le voyage du Pasteur M. Loh

Aide aux déplacés de guerre en Côte d'Ivoire

Les violences post-électorales en Côte d'Ivoire ont causé le déplacement de près d'un million de personnes, forcées de fuir pour se protéger ou parce qu'elles avaient perdu leur foyer, leurs terres, leurs biens.

En partenariat avec la Mission Biblique en Côte d'Ivoire, le SEL a pu apporter aux Eglises de l'U.E.E.S.O. ayant accueilli en urgence plus de 5 000 personnes, un soutien financier, grâce à vos dons qui se sont élevés à plus de 10 000 euros.

Aujourd'hui, une aide au retour est déterminante pour éviter le pire.
Le fonds d'urgence "Côte d'Ivoire" reste ouvert.

 

D'Abidjan à Danane en passant par Duekoue : l'aide d'urgence a pu être apportée

Une équipe de l'U.E.E.S.O. , notre partenaire sur place, s'est rendue dans l'ouest du pays afin d'apporter près de 5 tonnes de riz mais aussi des vêtements, des nattes, du savon, du lait en poudre aux familles déplacées.

Ces distributions ont aussi été au bénéfice des familles accueillantes, nous explique le pasteur Michel LOH :

"Beaucoup de familles ivoiriennes ont donné de leur nécessaire pour venir en aide aux populations déplacées, donnant parfois leurs semences mises de côté pour la saison agricole à venir." 

"S'ils ne peuvent planter ni récolter demain, ils risquent tout simplement la famine !"

Chaque distribution a été l'occasion d'appeler à la réconciliation, un appel basé sur les notions bibliques du pardon.

 
La situation est redevenue bien plus calme aujourd'hui, pourtant beaucoup de familles ne peuvent retourner chez elles.

Dans les zones où il y a eu peu de violences, les familles ont commencé à rentrer chez elles ou sont parties s'installer ailleurs, dans les campagnes, quittant les villes. Mais, il faut souvent repartir à zéro...

En d'autres endroits où les combats ont été particulièrement vifs, à Duékoué par exemple, c'est plus complexe.

Repartir oui, mais où, vers quoi ? Beaucoup de ces familles n'ont plus de toit ni de source de revenus : leurs terres ont été saccagées, leurs petits commerces brûlés.

La peur est toujours là.

"Toutes les personnes qui ont pris plus ou moins parti, un jour, pour ceux qui ne sont plus au pouvoir aujourd'hui ont vraiment très peur.

Un climat d'insécurité règne toujours. Beaucoup d'armes ont été distribuées lors des conflits et sont encore dans la nature...

Il est difficile d'oublier si vite les violences que l'on a vues et parfois subies soi-même." 


Après l'urgence, des projets de réinsertion sociale sont absolument nécessaires pour favoriser le retour et éviter ainsi le pire...

En effet, la situation sanitaire peut devenir catastrophique avec l'arrivée de la saison des pluies. Le manque d'eau potable et de latrines favorise le développement de maladies puis d'épidémies.

Le gouvernement a demandé aux centres de soins de pratiquer des consultations à titre gratuit, pour une durée d'au moins un mois. Le salaire des médecins et personnels soignants, la disponibilité et le coût des médicaments vont très vite poser problème.

Sans une aide financière pour redémarrer une activité génératrice de revenus (commerces, semences, petit bétail...) beaucoup de familles, déjà démunies avant les conflits, ne pourront pas se relever et risquent de s'installer dans une pauvreté paralysante et destructrice.

 

"La jeunesse ivoirienne a besoin d'être canalisée, de mettre son énergie au service de l'économie du pays. Le risque de voir ces jeunes se révolter ou tomber dans la drogue ou la prostitution est grand.
Il faut leur donner un minimum de moyens pour redémarrer."